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  • Photo du rédacteurNdaya

Ah mes copines...

Depuis que je vis à Londres, j'ai rencontré beaucoup de femmes, au travail, à l’école des enfants, dans ma rue, dans mes sorties et j'ai récemment eu une conversation avec une connaissance (je ne blague pas avec le mot "amie" c'est un statut qui se mérite) qui est italienne: précision importante. On parlait des différentes ambitions qu'on a dans nos vies et je la trouve généralement très inspirante sur ce sujet parce qu'elle ne s'accorde aucune limite sur ce qu'elle peut accomplir.


Je l’écoutais et j'étais vraiment en train de me dire "wow, elle va peut-être devenir mon amie" haha, spoiler, j'avais tort.

Vint le moment ou je lui parlais de mon podcast et comment je ne l'imaginais pas prendre une telle ampleur et là elle me demande "c'est quoi le sujet du podcast?" ce à quoi je réponds "on discute de l’expérience de la femme noire en occident" et elle me dit...

"C'EsT de L'eXpéRieNce de La FEMME ToUt CouRt doNt tu DeVraiS pArLeR"



Sauf que je ne suis pas une femme tout court.


Je me rends compte que même si la definition de l’amitié est relativement simple, elle prend une toute autre dimension quand elle s’applique à une femme noire qui vit le racisme et la misogynie dans toutes les sphères à une fréquence intense. Cela impose une dimension politique à la nature des amitiés que je me crée. On n’a pas besoin de tout le temps parler de race, je sais, mais c’est tellement rassurant d’avoir un groupe de proches qui comprend ce dont on parle quand on a envie d’en parler. Et il est aussi question de se préserver pour ne pas avoir à se retrouver fréquemment dans des situations comme celle mentionée ici où je dois expliquer l'intersection dans laquelle je me trouve. Personne ne pourra jamais mieux me comprendre qu’une autre femme noire et c'est pourquoi la majorité des amitiés que j'entretiens sont avec elles.


Je suis tellement reconnaissante d’avoir grandi avec autant de femmes noires dans ma famille et dans ma vie. Elles m’accompagnent dans toutes les étapes et je n’ai aucunement envie que ça change.

L’amitié est par définition basée sur des points communs et des expériences communes. On nous a souvent qualifiées de compétitives et jamais solidaires car on serait toutes passives/agressives, mais j'ai toujours su que c’était faux. J’ai très peu d’exemples de ce type de relations et je pense que pour notre bien général, il est important de cesser d’alimenter ces légendes urbaines et de concentrer notre énergie à s’assurer qu’on ne les perpétue pas entre nous. Je suis convaincue que les femmes qui entretiennent de longues amitiés vivent une vie plus longue et plus saine. Et je sais que la majorité des aspects positifs que l’on associe à la vie maritale sont en réalité atteints par le biais de longues amitiés sorores. Dans mon cercle, on veut juste s’élever et on se considère chacune comme responsable de la réussite et du bien-être de l’autre. Ça veut dire que je serai toujours là pour épauler une amie mais je serai là aussi pour la ramasser quand je sens qu’elle fait n’importe quoi. C’est un vrai sanctuaire où je sens que je peux être totalement vulnérable quand je suis uniquement en présence de femmes noires: c’est mon privilège. Call me dramatic mais sans ce cercle, je ne serai plus de ce monde depuis bien longtemps.


C'est pourquoi je chéris autant ce podcast. Je sais qu'il y a bon nombre de femmes noires qui n'ont pas eu le privilege de grandir ou d'évoluer entourées de semblables et si je peux leur apporter un semblant d'espace intime ou elles se permettent d’être vulnérables, de baisser leur garde, alors j'aurais fait mon job d'afro-féministe.


Cœur sur vous les amies



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