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  • Aurélie

Sans regrets

Aussi longtemps que je me souvienne, on m’a toujours parlé de mariage. De ce grand jour avec la robe blanche, la grosse fiesta et le million d’invités, venus des quatre coins du monde pour célébrer, et de qui négocierait ma dot.


Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai entendu ma mère me dire et me répéter « quand tu auras ta maison, quand tu auras ton mari et tes enfants… », sous-entendu, il faudra pouvoir s’occuper de tout, bien cuisiner et garder ta maison propre.

Et j’ai vu des dizaines de personnes se marier autour de moi, des grandes sœurs, des cousines, des amies, des connaissances et être citées en exemple de réussite.

Ce qui m’a interpellé avec le temps, c’est que jamais je n’ai vu quiconque s’inquiéter de si, en étant devenues des épouses, elles étaient épanouies dans ce rôle.


Avoir coché la case « mariée » semblait suffisant.

On ne nous apprend pas, qu’au-delà des jolies photos de famille et des maisons bien rangées, le mariage c’est pour la vie. Il n’y pas de mode d’emploi, il faut apprendre à composer avec un individu que l’on aime certes, mais qui a une éducation et un vécu totalement différents des notres et qui vient avec sa bonne volonté mais aussi ses casseroles.


Les modèles féminins que j’ai eu sont des femmes travailleuses et courageuses qui n’ont jamais baissé les bras. Je ne pourrais en citer qu’une qui m’a inculqué qu’une femme doit savoir prendre du temps pour elle, quel que soit son statut.

Loin de moi l’idée de juger quiconque, pour être totalement honnête, je suis pour le fait que chacun fasse ce qu’il juge bon pour lui-même, personne n’est là pour régir la vie d’autrui.

J’ai seulement cette impression que dans nos communautés afros, pour beaucoup, une femme qui n’est pas mariée n’est personne. Elle ne sera ni accomplie ni vraiment respectée.


Dans nos communautés afros, pour beaucoup, une femme qui n’est pas mariée n’est personne.

Alors quand je dis "sans regrets" dans le titre, c’est que ce jour n’est pas encore arrivé pour moi. Et il m’est déjà arrivé de me demander si ça me gênerait vraiment qu’il n’arrive pas. J’en parlais encore récemment autour de moi. Force est de constater que cela reste encore à l’heure actuelle un sujet tabou pour une femme noire. Dire à son entourage qu’elle ne souhaite pas se marier est inacceptable pour beaucoup. Et passer 30 ou 35 ans en étant encore célibataire devient un sujet.


Quand je regarde en arrière, je n’ai pas regrets. Entre le moment où j’ai terminé mes études et aujourd’hui, soit dix ans, il s’est passé tellement de choses dans ma vie, des bonnes et des moins bonnes, qui ont façonné la personne que je suis actuellement. Je dirais simplement que je me suis épanouie autrement, que je suis allée à ma rencontre en voyageant et échangeant avec autant de personnes que l’on peut rencontrer en une décennie.


Etant plus jeune, je me demandais souvent ce que je pourrais bien raconter à mes futurs enfants. Maintenant je sais, je leur dirais que… J’ai appris, grandi, mangé, recraché, ri, pleuré, chanté. Mais le plus important dans tout ça, c’est que si c’était à refaire, je recommencerai. Car nos joies et nos peines nous forgent et nous façonnent.

Je terminerai en disant que le plus important dans la vie d’une personne, dans la vie d’une femme, c’est de se réaliser.

Que cela passe par la maternité, par le travail ou par une quelconque passion, c’est à mes yeux la seule chose qui importe. Faites les choses, dépassez vos peurs, donnez-vous les moyens de vivre vos rêves, il n’est jamais trop tard.


Cherchez à vous réaliser, quoi qu’il en coûte.


Avec tout mon amour,

Auré


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