Dans l’épisode « Is this feminist ? » avec le podcast Black Tree, on nous a demandé si on considérait que la dot était féministe. Retour sur cette question qui challenge les traditions africaines dans un féminisme « moderne ».
«Ah oui, ah oui, la dot. Bébé veut un gosse. » nous chantait Aya Nakamura pendant l’été 2018. Le clip avait fait polémique car on pouvait voir une pluie de billets se répandre autour d’elle alors qu’elle chantait son désir de mariage traditionnel.
On peut comprendre le grincement de dents quand on sait que le plus gros cliché sur la dot c’est justement qu’on vend nos femmes au plus offrant.
Pour ceux qui ne le savent pas, le concept de la dot c’est avant tout 2 familles qui s’unissent devant leurs ancêtres. Pour ce faire, il y a plusieurs cadeaux que la famille de l’homme doit apporter à la famille de la femme. Chez les congolais par exemple dépendamment de l’ethnie, les étapes peuvent se multiplier mais on va vous épargner les détails dans cet article.
Ce qui compte c’est que la dot c’est une reconnaissance de l’importance d’une fille dans un foyer.
C’est une offrande faite aux parents de la fille, un lot de consolation et de gratitude pour avoir élevé cet enfant.
Alors est-ce qu’on peut se dire féministe et vouloir être dotée? Et bien ça dépend de ce que vous entendez par féministe j’ai envie de dire. La question elle-même empeste le white feminism où tout ce qui n’entre pas dans le cadre de la vie à l’occidentale est synonyme d’oppression. Il y a quelque chose de très dérangeant dans le fait qu’on nous pose rarement les bonnes questions sur le féminisme.
Parlons de violences conjugales, parlons de culture du viol, parlons de charge mentale, parlons d’excision mais ne nous fatiguez pas avec des attaques sur la légitimité des cultures afro-caribéennes sous un faux débat de mariage entre adultes consentants.
Si vous souhaitez entendre notre réaction audio à cette question, ça se passe à 1 heure 7 minutes et 23 secondes ☺
Cœur sur vous 💙
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